Conséquence probable de la crise sanitaire et des confinements successifs, les Français n'ont jamais été aussi nombreux à vouloir réduire l'impact environnemental de leurs déplacements, notamment en passant à la voiture électrique ou hybride. C'est l'un des principaux enseignements d'une étude Ipsos, réalisée pour le compte de Vinci Autoroutes auprès de 4 000 personnes et dont les résultats ont été dévoilés dans le courant de l'été.
1 Français sur 2 souhaite passer à la voiture électrique
Conscients de l'impact de leurs déplacements sur le climat et la qualité de l'air, les actifs français envisagent plus que jamais de modifier leurs comportements. Pour preuve, la moitié d'entre eux souhaite opter pour un moyen de déplacement moins polluant dans les 5 ans. Preuve que les initiatives des constructeurs ne sont pas vaines, à l'image de Renault qui ambitionne 90 % de véhicules électrifiés en 2030, 35 % des répondants estiment que les véhicules électriques et hybrides sont la réponse à leurs préoccupations environnementales et écologiques.
Depuis peu, cette intention de passer aux véhicules propres tend d'ailleurs à se concrétiser. Bien que seuls 4 % des personnes interrogées soient déjà propriétaires d'une voiture électrique, 20 % des Français ont prévu d'en acheter une dans les 5 années qui viennent. Auxquels s'ajoutent 28 % des répondants qui affirment d'ores et déjà y réfléchir. Au total, c'est donc 1 Français sur 2 qui envisage l'achat d'un véhicule électrique à moyen terme. Dans le même temps, les autres énergies alternatives – tels que l'hydrogène, le GPL et le GNV – peinent encore à convaincre.
Des mesures pouvant accélérer la transition écologique
Malgré cette volonté générale de réduire les émissions de CO2, 9 Français sur 10 ont conservé le même mode de transport qu'avant la crise sanitaire. Sans grande surprise, la voiture individuelle est ainsi toujours utilisée par 65 % des actifs, tandis que seuls 3 % d’entre eux pratiquent le covoiturage ou l'autopartage.
La situation pourrait néanmoins évoluer plus rapidement que prévu, un certain nombre de mesures étant susceptibles de convaincre les automobilistes de passer à l'électrique plus rapidement.
- L'augmentation du bonus : bien qu'il dynamise le marché des voitures propres en France, le bonus écologique semble être encore insuffisant pour les répondants. Ainsi, trois quarts des Français estiment qu'une hausse conséquente des aides à l'achat les inciterait à passer à l'électrique. Rappelons tout de même que le bonus écologique peut déjà atteindre 6 000 €, tandis que la prime à la conversion est potentiellement de 5 000 €, soit 11 000 € au maximum.
- La création d'un service d'assistance : la peur de la panne sèche est l’un des principaux freins à l’essor des véhicules propres et a fortiori électriques en France. Pour y remédier, 64 % des automobilistes tricolores déclarent qu'un service d'assistance gratuit en cas de panne les encouragerait à acheter une voiture électrique.
- Un véhicule thermique pour les déplacements exceptionnels : les répondants sont également nombreux à vouloir réinventer l'offre actuelle d'achat ou de location d'un véhicule électrique. Pour preuve, ils sont 54 % à désirer que cette offre soit associée à la mise à disposition d'un véhicule thermique pour certains trajets exceptionnels, notamment à l'occasion des vacances.
- Le renforcement des interdictions : environ 1 automobiliste sur 2 pense enfin que l'interdiction de circulation des véhicules thermiques pourrait les inciter à franchir le pas de l'électrique. Une réforme, reposant sur la vignette Crit’Air, qui est d’ailleurs déjà en route et devrait rapidement concerner les plus grandes villes de France.
Une conversion passant par le développement des infrastructures
Malgré ces différentes mesures éventuelles, un écueil est toujours autant dénoncé par les actifs français : le manque d’infrastructures adaptées à l’usage de la voiture électrique. C'est d'ailleurs le développement de certains équipements spécifiques qui pourrait favoriser le passage des automobilistes au tout électrique et à la mobilité partagée.
- La multiplication des bornes : bien que 11 000 bornes de recharge aient été créées en l'espace de 6 mois selon les derniers chiffres du Ministère de la Transition écologique, le maillage semble encore être aujourd'hui trop restreint. C'est en tout cas ce que pensent les automobilistes puisqu'ils sont 68 % à envisager l'achat d'une voiture électrique si le réseau de recharge venait à être démultiplié.
- Une refonte de l’offre de recharge : au-delà du maillage, les automobilistes souhaitent revoir le fonctionnement des bornes. Ils pourraient ainsi passer à l'électrique si la charge était plus rapide (pour 56 % des répondants), si les tarifs étaient plus avantageux (38 %) ou si une application permettait de connaitre plus facilement les bornes disponibles (25 %).
- Un stationnement gratuit : alors que le stationnement est de plus en plus difficile – et onéreux – en ville, les Français considèrent qu'il s'agit d'un levier important pour développer la voiture électrique. Ainsi, 61 % d'entre eux pourraient opter pour un véhicule plus propre si cela leur donnait accès à des places de parking gratuites.
- Le développement de la mobilité partagée : les répondants sont également nombreux à souhaiter que la mobilité collective et partagée soit davantage encouragée. Pour preuve, ils pourraient changer leurs habitudes de déplacement si des voies sur autoroutes et voies rapides étaient réservées au covoiturage, comme cela a d'ailleurs été envisagé sur le périphérique parisien. La création de lignes de bus régulières ou d'offres de covoiturage garanties et sans attente sont également deux autres axes qui pourraient amener les Français à changer leurs pratiques.
Source : Déplacements quotidiens et respect de l'environnement : où en sont les Français de la décarbonation de leurs mobilités ? - Ipsos pour Vinci Autoroutes – 2021