À l’occasion du Conseil des ministres, Bercy a présenté les nouvelles règles encadrant le malus écologique 2021, ainsi que des prévisions pour 2022. Verdict ? Avec un abaissement du seuil de déclenchement et le doublement du plafond en vigueur, le malus écologique de 2021 risque de considérablement freiner les envies d’achat automobile des Français.
Un abaissement du seuil de déclenchement du malus écologique
Présenté le 28 septembre dernier, le projet de loi de finances 2021 dessine les futures lignes du malus écologique pour les années à venir. Si l'idée d'un malus calculé à partir du poids des véhicules, comme le proposait la Convention Citoyenne pour le Climat, n'a finalement pas abouti, ce n’est pas le cas d’autres mesures. La principale ? L’abaissement du seuil de déclenchement du malus écologique. Fixée à 138 grammes de CO2/km depuis l’introduction du cycle d’homologation WLTP en mars 2020, la limite sera portée à 131 grammes de CO2/km dès le 1er janvier 2021.
Comme le préconisait la Convention Citoyenne pour le Climat, le seuil de déclenchement sera, a priori, de nouveau diminué en 2022, passant alors à 123 grammes de CO2/km. De quoi inciter de nombreux automobilistes à anticiper leur achat automobile afin de ne pas être éligible au malus écologique ou pour limiter son montant.
Un malus écologique multiplié par 2 en 2021
Dans le même temps, le Conseil des ministres s’est penché sur la grille du malus écologique (ci-après). Le gouvernement a ainsi annoncé un doublement du plafond du malus écologique en 2021, passant ainsi à 40 000 €. Encore fixé à 10 500 € en 2019, le plafond avait déjà été porté à 20 000 € en 2020. Ce montant maximal serait ainsi appliqué dès 225 grammes de CO2/km, contre 212 grammes de CO2/km à l’heure actuelle. Et pour ne rien arranger aux affaires du secteur automobile, le plafond devrait finalement atteindre 50 000 € en 2022, soit une hausse de près de 40 000 € en seulement 3 ans. Selon Bercy, si le comportement des acheteurs restait le même malgré ce nouveau malus, les recettes de l'État pourraient atteindre 520 millions d'euros cette année, 980 millions d'euros en 2021 et près de 1,6 milliard d'euros en 2022.
Pour bien comprendre les incidences de ce nouveau malus écologique, prenons plusieurs exemples.
- Achat d’un Peugeot 3008 émettant 127 g/km : à l'heure actuelle, ce modèle n'est pas concerné par le malus écologique. Il ne le serait pas non plus en 2021. En revanche, il rentrerait dans le barème de 2022 et obligerait son propriétaire à s'acquitter de 170 € supplémentaires, venant ainsi augmenter le prix de la carte grise.
- Achat d’un BMW X6 émettant 186 g/km : pour le moment, le montant du malus écologique est de 6 039 €. Il passerait à 8 671 € en 2021, soit une hausse de 2 632 €, puis à 12 552€ en 2022, soit une augmentation de 6 513 € en seulement 2 ans.
- Achat d’une Ford Mustang émettant 270 g/km : si vous achetez un tel véhicule, vous écoperez – quoi qu’il arrive – du montant maximal de malus écologique. En revanche, vous devrez payer 20 000 € en 2020, 40 000 € en 2021 et même 50 000 € en 2022. De quoi considérablement limiter l’intérêt d’un tel achat.
Le barème du malus écologique pour 2021
Retrouvez ci-dessous le récapitulatif complet du nouveau barème du malus écologique pour 2021, ainsi que la grille actuelle afin de mieux prendre conscience des évolutions attendues.