Le dimanche 4 janvier 2024, les parisiens ont voté pour l'instauration d'une nouvelle grille tarifaire de stationnement, qui cible les véhicules les plus imposants et polluants : les SUV. Avec 54,55 % des votes en faveur du oui, cette mesure pourrait entraîner un triplement du coût du stationnement pour les propriétaires de SUV dans certains arrondissements. Véhicules concernés, nouveaux tarifs, exemptions, Guichet Carte Grise vous dit tout sur cette nouvelle proposition.
5,68 % de participation seulement
Plus de 78 000 électeurs parisiens, soit 5,68 % des inscrits sur un total d'environ 1,3 million, ont voté ce dimanche 4 février. 54,55 % des citoyens ont voté pour l'introduction d'un tarif de stationnement spécifique pour les SUV (Sport Utility Vehicle). Ce chiffre représente une légère baisse de participation par rapport au vote d'avril 2023, où 103 000 personnes, soit 7,46 % des électeurs, avaient approuvé l'élimination des trottinettes en libre-service de la ville.
Malgré cette moindre affluence, la maire Anne Hidalgo considère ce résultat comme positif et envisage de recourir à d'autres votes de ce type pour des décisions affectant la vie quotidienne des Parisiens.
Quels sont les véhicules concernés ?
Longtemps dans le collimateur des militants écologistes pour leur taille imposante et leur impact environnemental, les SUV sont régulièrement critiqués. Jugés trop lourds, volumineux, polluants, et même dangereux pour les piétons, ces véhicules sont pourtant de plus en plus populaires en France. Pour rappel, les SUV représentent 40 % des ventes de véhicules neufs dans l’hexagone.
Dans le cadre de la nouvelle politique de stationnement à Paris, les tarifs seront triplés pour les catégories suivantes de véhicules :
- Les véhicules à moteur thermique ou hybrides dont le poids excède 1,6 tonne ;
- Les véhicules électriques d'un poids supérieur à 2 tonnes.
Les SUV ne seront pas les seuls véhicules qui subiront la taxe puisque « les très grosses berlines seront aussi concernées », selon la mairie de Paris.
De plus, certains modèles de SUV, plus compacts et légers, continueront de bénéficier des tarifs de stationnement habituels, échappant ainsi à la surtaxe prévue. C’est notamment le cas de la Peugeot 2008, la Renault Captur et la Dacia Duster, qui ne pèsent pas plus de 1,4 tonne.
Résidents, professionnels, lesquels seront exemptés de la surtaxe ?
A priori, la surtaxe de stationnement sur les SUV ne sera pas appliquée aux publics suivants :
- Les résidents parisiens possédant un abonnement « résident » (stationnement dans leur secteur uniquement) ;
- Les chauffeurs de taxi garés dans les stations dédiées ;
- Les artisans et professionnels de santé éligibles au tarif professionnel ;
- Les personnes à mobilité réduite titulaires d’une carte mobilité - inclusion.
Quels seront les nouveaux tarifs pour le stationnement d’un SUV ?
Dans l'éventualité où les élus de Paris valident cette proposition, les propriétaires de SUV pourraient voir les frais de stationnement dans la capitale tripler dans les mois à venir.
Le tarif de stationnement pour une heure pour les SUV augmentera à 18 euros dans les arrondissements 1 à 11, contre 6 euros actuellement. Pour un stationnement de six heures, cela coûtera 225 euros au lieu de 75 euros. Dans les arrondissements 12 à 20, le tarif horaire passera de 4 à 12 euros, avec un coût de 150 euros pour six heures, contre 50 euros précédemment.
Voici les nouveaux tarifs de stationnement pour les SUV proposés par Anne Hidalgo :
Du 1er au 11ème arrondissement
- 1 heure : 18 €
- 2 heures : 36 €
- 3 heures : 72 €
- 4 heures 117 €
- 5 heures : 171 €
- 6 heures : 225 €
Du 12ème au 20ème arrondissement
- 1 heure : 12 €
- 2 heures : 24 €
- 3 heures : 48 €
- 4 heures : 78 €
- 5 heures : 114 €
- 6 heures : 150 €
Pas d'application immédiate prévue
La mise en application du triplement des frais de stationnement pour les SUV à Paris n'est pas prévue pour tout de suite. D'après des informations rapportées par Le Parisien, le sujet ne sera abordé au Conseil de Paris qu'à partir du mois de mai pour une mise en application à partir de septembre 2024. Les militants écologistes devront donc patienter encore plusieurs mois avant de voir cette mesure entrer en vigueur.