Trop chères, trop contraignantes ou encore trop compliquées : les voitures électriques sont la cible de nombreux préjugés, et ce, malgré l'explosion de leurs ventes. Une raison suffisante pour battre en brèche 4 idées reçues sur les véhicules électriques.
1. Les voitures électriques manquent d’autonomie
Pendant longtemps, les voitures électriques ont effectivement manqué cruellement d'autonomie, la faute à des batteries pas encore à la hauteur. Dans les années 1990, les premiers modèles ne dépassaient que très rarement les 80 kilomètres. Plus de 20 ans plus tard, peu de progrès avaient été faits, les constructeurs privilégiant les technologies thermiques. Si bien que la plupart des modèles affichaient encore une autonomie moyenne comprise entre 100 et 150 kilomètres, à l'image de la Nissan Leaf et de la Renault Zoé par exemple. Conséquence : selon une étude Ifop publiée en 2021, près de 9 Français sur 10 considéraient encore que la faible autonomie était le principal frein à l'achat d'un véhicule électrique (1).
Et pourtant, la réalité est aujourd’hui tout autre. En effet, un grand nombre de modèles électriques dépassent désormais les 500 kilomètres d’autonomie. Une performance largement suffisante au quotidien puisque les Français parcourent en moyenne 29 kilomètres par jour : ils sont d'ailleurs 76 % à rouler moins de 50 kilomètres au quotidien (2). Parmi les voitures électriques les plus autonomes, on peut notamment citer :
- la Mercedes EQS avec jusqu’à 780 kilomètres d’autonomie ;
- la Mercedes EQE (660 kilomètres) ;
- la Tesla Model S (652 kilomètres) ;
- la BMW iX (630 kilomètres) ;
- la Polestar 3 (610 kilomètres ;
- la Ford Mustang Mach-E (610 kilomètres) ;
- la Tesla Model 3 (602 kilomètres) ;
- la BMW i4 (590 kilomètres).
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2. La voiture électrique, c’est cher
Parmi les modèles les plus performants, il n’est pas rare que le prix de vente frôle ou dépasse les 100 000 €. C'est le cas notamment des Tesla, Mercedes et autres BMW cités plus haut. Il n’est donc pas étonnant que 87 % des Français estiment que le prix d’achat d’une voiture électrique est trop important par rapport à celui d’un modèle thermique équivalent (1).
Grâce notamment à l’interdiction de vendre des voitures thermiques à l’horizon 2030-2035, de nombreux véhicules électriques sont désormais accessibles financièrement, et ce, grâce à plusieurs changements notables.
- Une réduction du prix d’entrée : la Dacia Spring, modèle le moins cher du marché, est proposée à partir de 19 000 € (hors aides de l'État). Mais d’autres véhicules tirent également les prix vers le bas, à l’image de la Skoda Citigo-e (à partir de 21 000 €), de la Seat Mii Electric (22 000 €) et de la Renault Twingo E-Tech Électrique (24 000 €).
- Des aides à l’achat : grâce au bonus écologique, les automobilistes profitent d’un coup de pouce financier de 6 000 € au maximum pour l’achat d’une voiture électrique. Les ménages les plus modestes peuvent également bénéficier de la prime à la conversion jusqu’à 5 000 €, soit 11 000 € au maximum d’aide. À cela s'ajoutent la surprime ZFE (Zone à faible émission) de 1 000 € et les éventuelles aides locales.
- Un coût d’immatriculation réduit : la carte grise d’une voiture électrique neuve est également moins chère que pour un véhicule thermique équivalent. En plus de ne pas être soumis au malus écologique, les électriques échappent à la taxe régionale, de quoi réduire le coût d’immatriculation de plusieurs centaines d’euros.
- Un coût d’usage moindre : au quotidien, les voitures électriques permettent également de faire des économies sur le poste assurance et entretien, en raison d'une sinistralité moins importante et d'une mécanique beaucoup plus simple. Le coût énergétique est aussi beaucoup plus faible que pour un modèle thermique équivalent, l'électricité étant plus abordable que l'essence ou le diesel.
Lire aussi : Le montant du bonus écologique et de la prime à la conversion
3. La voiture électrique, c’est seulement pour la ville
En raison d’une autonomie autrefois limitée et des contraintes de recharge, la voiture électrique est encore perçue comme une solution uniquement urbaine. Preuve de cette défiance, les habitants des communes rurales sont seulement 50 % à avoir une bonne image des véhicules électriques, contre 60 % en agglomération parisienne (1).
Il est vrai que la voiture électrique est idéale en ville, notamment car elle limite considérablement la pollution sonore. Toutefois, les modèles électriques constituent aussi un outil pertinent de déplacement en milieu rural, et ce, pour plusieurs raisons :
- l'offre de transports en commun est limitée ;
- la recharge à domicile est simplifiée car les habitants sont plus nombreux à être en maison individuelle ;
- les déplacements quotidiens sont adaptés à l’autonomie d’une voiture électrique (29 kilomètres par jour en moyenne) ;
- le réseau de bornes de recharge se développe sur tout le territoire.
Preuve que les mentalités changent, plus de 162 000 voitures électriques neuves ont été immatriculées en 2021, soit une progression de 46 % des ventes en un an. Mieux, les véhicules électriques représentent désormais 10 % des ventes en France (3).
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4. La recharge d’une voiture électrique, c’est trop compliqué
Les difficultés de recharge sont également pointées du doigt par les automobilistes. Toujours selon l’étude réalisée par Ifop, plus de 8 Français sur 10 estiment que le manque de bornes de recharge constitue un frein à l'achat (1). Ils sont également nombreux à considérer qu’il est difficile d’installer une borne à son domicile ou au sein de sa copropriété, notamment pour des raisons financières.
En réalité, le réseau de recharge ne cesse de se perfectionner. Au 31 juillet, la France comptait d'ailleurs près de 67 000 points de recharge publics, soit une évolution de 49 % en seulement un an. Au total, on dénombre environ 1 borne pour 1 000 habitants sur l'ensemble du territoire (4). Un nombre qui est amené à progresser, tant les ventes de voitures électriques ne cessent d'augmenter. Autant de lieux de recharge qu’il est d’ailleurs facile de trouver grâce aux applications dédiées.
Pour les propriétaires d'une maison individuelle, l'installation d'une borne de recharge n'a jamais été aussi simple. Selon la technologie sélectionnée, il faut compter entre 400 € pour une prise renforcée et 1 200 € pour une borne murale. La pose se veut non seulement rapide, mais elle peut vous permettre de bénéficier d’un crédit d’impôt d’un montant maximal de 300 € (jusqu’à 75 % du montant engagé). La situation évolue également dans les copropriétés, notamment car les immeubles neufs doivent désormais obligatoirement être pré-équipés afin de faciliter l’installation future d’une borne. Autant de raisons qui expliquent pourquoi 1 Français sur 3 estime qu'il a la possibilité de recharger un véhicule électrique, que ce soit chez lui, sur son lieu de travail ou via une borne publique (2).
Sources : (1) Le match des mobilités - Thermiques VS électriques : les Français vont-ils passer (à) la seconde ? - Ifop pour OVO Energy - 2021 (2) Le baromètre de la mobilité électrique : 5e édition - Ipsos pour Avere France – 2022 (3) Le marché automobile français : décembre 2021 - PFA – 2022 (4) Baromètre national des infrastructures de recharge ouvertes au public - Avere France - 2022