Le marché automobile européen accueille de nouveaux acteurs de la mobilité tout droit venus de Chine. Après l'avènement des marques européennes, japonaises et coréennes, c’est au tour des constructeurs chinois de se faire une place en Europe. Ces derniers ambitionnent de gagner des parts de marché, notamment sur les segments de l’électrique, mais aussi de l’hybride. Zoom sur l’arrivée des constructeurs chinois sur le territoire européen.
BYD, MG Motor : l’industrie automobile chinoise part à la conquête du marché européen
Des ventes en hausse
Basée à Shenzhen, au sud de la Chine, BYD est devenu le leader mondial des ventes de voitures électriques en 2023, détrônant Tesla. En effet, le géant automobile « Build Your Dreams » a vendu plus de 3 millions de voitures électriques à batteries et hybrides rechargeables. Une augmentation de 61,9 % par rapport à 2022. Une croissance jamais vue dans ce secteur, pour cette entreprise qui était à l’origine spécialisée dans la conception et la fabrication de batteries.
Afin de s’emparer des parts de marché, le constructeur BYD mise sur son modèle de production low-cost. Celui-ci lui permet de construire une voiture en un temps record (moins de cinq heures) avec une maîtrise totale de la fabrication des batteries.
Son principal concurrent, MG Motor, filiale de Saic Motor, revient en force en Europe, 7 ans après l’avoir déserté. La marque doit son succès à sa voiture compacte électrique entrée de gamme : la MG4, qui talonne la Renault Mégane E-Tech.
Un pied en Europe
Comment partir à l’assaut des pays européens sans produire localement ? C’est ce qu'ont prévu les constructeurs chinois. Pour gagner l’Europe, ils souhaitent implanter leurs systèmes de production sur le sol européen. Par exemple, BYD a annoncé l’ouverture d’une usine en Hongrie, à Szeged.
On pourrait aussi retrouver prochainement la marque en Italie. En effet, la firme chinoise prétend avoir été contactée par le gouvernement italien qui cherche à faire venir un second constructeur en Italie. La raison ? Mettre fin au monopole de Stellantis (PSA, FIAT, Opel).
De son côté, la filiale de Saic Motor cherche également un lieu où implanter son site de production et soutenir son activité commerciale.
L’ambition de BYD ne s’arrête pas là. La marque prévoit d’élargir son réseau avec l’ouverture de 500 points de vente européens en 2024.
Des stratégies qui permettent aux constructeurs chinois de s’établir de façon pérenne sur le Vieux Continent.
Des nouveaux modèles premium hybrides : symbole de l’ambition chinoise
Lors de la centième édition du salon mondial de l’automobile de Genève, BYD a révélé son nouveau modèle : le DM-i. Il s’agit de la version hybride rechargeable du SEAL U. Le véhicule est équipé d’une batterie de 18,3 kWh proposant ainsi une autonomie électrique jusqu’à 100 kilomètres.
Mais ce n’est pas la seule marque chinoise à miser sur l’hybride pour conquérir le marché européen. MG Motor a présenté sa MG3 dotée d’une motorisation hybride non-rechargeable, avec une batterie de 1,83 kWh. Cette voiture arrivera dans les concessions européennes dès le mois de juin et sera en vente à partir de 20 000 €. La MG3 marque un tournant dans le paysage automobile européen. En effet, elle sera la concurrente directe des versions hybrides de la Toyota Yaris, la Peugeot 208, ou encore la Dacia Sandero.
Les deux constructeurs ont également présenté leurs nouveautés premium. D’un côté, BYD mise sur son SUV U8, lui aussi hybride rechargeable, de sa marque haut de gamme Yangwang pour séduire le Vieux Continent. Capable de flotter dans l’eau, le véhicule est doté d’une batterie de 49 kWh et de quatre moteurs électriques. Sa commercialisation, à partir de 145 000 €, en Europe reste toutefois hypothétique. De l’autre, SAIC a présenté sa marque IM (pour Intelligent Mobility) et son modèle électrique L6. Celui-ci promet une autonomie de 800 kilomètres et devrait arriver en Europe en 2025.
La contre-attaque de l’Europe face à la déferlante chinoise
Face à la montée en puissance des nouveaux acteurs automobiles de l’Empire du milieu, l’Europe n’a pas dit son dernier mot.
En septembre 2023, la Commission européenne a ouvert une enquête sur une possible concurrence déloyale des firmes automobiles chinoises. En effet, le gouvernement chinois avait mis en place, jusqu’en 2022, des subventions en faveur des constructeurs. Des aides, présumées illégales, qui n’ont pas manqué de mettre la puce à l’oreille de la Commission. Si des infractions aux règles commerciales sont constatées, des droits de douane peuvent être appliqués.
De son côté, la France a privé les constructeurs chinois du bonus écologique à l’achat. Rappelons que celui-ci a pour objectif d’aider les ménages français à acheter des véhicules plus propres. Seulement les critères ont été revus pour 2024. Désormais, il intègre l’empreinte carbone de la fabrication des véhicules ainsi que l’impact écologique concernant l’acheminement. Les modèles éligibles se cantonnent donc aux véhicules français et européens. Les constructeurs chinois BYD et MG sont donc exclus de ce bonus tant que les véhicules ne sont pas produits en Europe.
Même si la Chine déplore les sanctions occidentales, elle ne s’arrête pas en si bon chemin. Les constructeurs chinois comptent bien inonder les routes européennes de leurs véhicules et sont prêts à trouver des solutions pour contourner les éventuelles condamnations. Besoin d’une carte grise pour votre voiture propre ? Guichet Carte Grise s’en occupe pour vous !