En avril dernier, le Ministre de l’Économie a annoncé vouloir soutenir l’essor des véhicules utilitaires électriques. Dans cette optique, les conditions d’éligibilité au bonus écologique et à la prime à la conversion devraient être modifiées sous peu, notamment via le déplafonnement du coût d’acquisition du véhicule. Cette mesure, permettant d’élargir les aides financières aux grands utilitaires électriques, suit un objectif majeur : tripler les immatriculations de camionnettes électriques dans les 2 années qui viennent.
L’objectif de tripler les ventes d’utilitaires électriques
À l'occasion d'une conférence de presse tenue le 26 avril 2021, le gouvernement a annoncé avoir signé l'avenant au contrat stratégique de la filière automobile, dans le cadre du plan France Relance. À travers celui-ci, les pouvoirs publics s'engagent à mener plusieurs actions visant à soutenir et transformer le secteur. Parmi les différentes annonces, l’une a tout particulièrement retenu l’attention : la volonté de tripler la part de marché des véhicules utilitaires légers (VUL) électriques sous 2 ans. Un objectif ambitieux car ces modèles ne profitent pas de l'actuel engouement autour du 100 % électrique, contrairement aux voitures particulières dont les immatriculations neuves ont été multipliées par 3 en l'espace de deux ans.
Une situation qui n'a rien d'étonnant et qui s’explique par la faiblesse de la gamme d’utilitaires électriques : les modèles ont peu d’autonomie, les infrastructures de recharge sont encore insuffisantes et les coûts d'achat sont trop importants. Pour y remédier, le gouvernement entend diminuer l'écart entre coût d'acquisition et coût d'usage qui existe actuellement entre les VUL thermiques et électriques. L’enjeu ? Gommer progressivement les écarts tarifaires afin d’inciter les professionnels à passer à l’électrique.
Une suppression du plafond de 60 000 € pour les utilitaires électriques
Pour atteindre cet objectif, Bruno Le Maire, le Ministre de l'Économie, a annoncé un soutien financier renforcé pour les utilitaires, tout particulièrement pour les modèles les plus lourds. Pour cela, le bonus écologique et la prime à la conversion devraient être ajustés pour rendre les utilitaires électriques plus attractifs financièrement. À l'heure actuelle, seule une annonce a cependant été faite en ce sens : le plafond de 60 000 € sera supprimé pour les utilitaires lourds, permettant à un plus grand nombre de modèles d'être éligibles à ces deux dispositifs. Un changement loin d'être anodin puisque la prime à la conversion ne concerne que les véhicules en-dessous de ce seuil, tandis que seuls les utilitaires légers électriques de plus de 60 000 € peuvent bénéficier de la prime à la conversion.
Bien que l'annonce ait été faite il y a déjà plus d'un mois, le gouvernement n'a toujours pas défini les modalités de ce coup de pouce financier. En attendant, les spéculations vont bon train : certains acteurs évoquent un montant d'aide fixe indépendamment du coût d'acquisition du véhicule, tandis que d'autres penchent davantage pour l'introduction d'un barème dégressif par tranche de prix. Quoi qu'il en soit, tout laisse à croire que les utilitaires les plus onéreux pourront d'ici peu profiter du bonus et de la prime à la conversion, à l'image du Renault Master ZE, cité en conférence de presse par Bruno Le Maire.
En parallèle, le gouvernement a également annoncé son soutien au développement des bornes de recharge sur le territoire. Durant l'été, 156 aires de services sur les 368 du réseau autoroutier devraient être équipées d'une station de recharge rapide, et ce, grâce au déblocage d’une enveloppe de 100 millions d’euros. L'objectif est même d'atteindre 192 aires de services équipées d'ici la fin de l'année.
Utilitaire électrique : des aides à l’achat qui évoluent au 1er juillet
Dans l’attente de précisions, les conditions d’éligibilité au bonus écologique et à la prime à la conversion restent inchangées. Toutefois, ces deux dispositifs voient leurs modalités évoluer au 1er juillet 2021.
- Nouveau bonus écologique : le montant accordé diminue de 1 000 €, et ce, quel que soit le coût de l’utilitaire électrique acheté. Le bonus est ainsi de 6 000 € pour un véhicule de moins de 45 000 € (4 000 € pour une personne morale), 2 000 € pour un véhicule entre 45 000 et 60 000 € et 2 000 € pour un véhicule de plus de 60 000 €, à condition qu'il s'agisse d'un utilitaire léger électrique.
- Nouvelle prime à la conversion : à compter du 1er juillet 2021, la prime à la conversion n’est plus accordée pour l’achat d’un véhicule diesel ou Crit’Air 2, les seuils d’émissions de CO2 étant revus à la baisse. Cette évolution ne concerne donc pas les véhicules utilitaires électriques qui devraient toujours pouvoir bénéficier du dispositif dans les mêmes conditions. Le montant accordé est donc toujours de 5 000 €, à la condition que l'utilitaire électrique coûte moins de 60 000 € à l'achat.
Source : Communiqué de presse du 26 avril 2021 - Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Baptiste Djebbari signent l’avenant au contrat stratégique de la filière automobile et annoncent un plan d’actions en faveur de la filière fonderie automobile - Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance – 2021