Mardi 19 mars, le ministère de la Transition écologique a annoncé que les métropoles de Marseille, Rouen et Strasbourg peuvent choisir de laisser circuler les véhicules Crit’Air 3. La qualité de l’air s’étant améliorée dans ces zones à faibles émissions, elles échappent à l’interdiction de circulation des Crit’Air 3 prévue à partir du 1er janvier 2025. Explications.
Marseille, Rouen et Strasbourg : un passage sous les seuils réglementaires de qualité de l’air
Le dispositif des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), instauré en 2019 suite à la loi LOM, restreint la circulation des véhicules polluants dans les grandes métropoles françaises. Cette mesure a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air en réduisant le rejet d’oxyde d’azote et ainsi préserver la santé des habitants.
Les agglomérations de Marseille, Rouen et Strasbourg devaient poursuivre leurs restrictions en interdisant la circulation des voitures classées Crit’Air 3. C’est-à-dire les diesel immatriculés entre 2006 et 2010 et les essence immatriculés entre 1997 et 2005.
Mais ces trois métropoles ont réussi à réduire la pollution atmosphérique liée au trafic routier en 2023. Elles sont passées sous les seuils réglementaires de qualité de l’air, à savoir 40µg/m3. Par conséquent, elles peuvent, si elles le souhaitent, maintenir la circulation des voitures Crit’Air 3 au-delà du 1er janvier 2025.
Bon à savoir : seules les villes de Paris et Lyon seront contraintes d’interdire les véhicules possédant des vignettes Crit’Air de catégorie 3 dès le 1er janvier 2025.
Strasbourg : le calendrier maintenu
À Marseille et Rouen, les véhicules Crit’Air 3 pourront continuer de rouler au sein des ZFE. Les maires de ces deux villes, où les voitures Crit’Air 4 et 5 sont interdites, se sont félicités des efforts réalisés pour atteindre ce résultat.
Toutefois, Strasbourg a décidé de maintenir son calendrier de restriction pour limiter la circulation des automobiles Crit’Air 3. D’ailleurs, la ville pratique déjà une interdiction dite pédagogique, à savoir sans sanction, depuis le 1er janvier 2024. Celle-ci sera donc effective au 1er janvier 2025. Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole chargé des mobilités, a indiqué à l’AFP, qu’il ne faut « surtout pas baisser les bras, mais au contraire poursuivre ces politiques publiques ».
Des nouvelles normes de pollution en Europe
Selon Santé Publique France, la pollution est responsable de 40 000 décès prématurés chaque année, malgré une amélioration de la qualité de l’air depuis le début des années 2000. Elle aggrave également certaines pathologies, comme l’asthme. La qualité de l’air n’a donc pas encore atteint un niveau satisfaisant.
C’est pour cette raison que les normes européennes de pollution prévoient d’être abaissées d’ici à 2030. Fixées à 40µg/m3 d’oxyde d’azote, elles passeront à 20µg/m3. Moins de la moitié des 43 villes concernées par les ZFE arrive sous ce seuil. Des efforts devront continuer d’être fournis pour l’atteindre.
Afin d’encourager une mobilité verte, le gouvernement a mis en place des aides (bonus écologique, prime à la conversion…). Elles permettent de faciliter la transformation de véhicules anciens en véhicules hybrides ou l’achat d’une voiture propre.