Après le Dieselgate, les véhicules diesel sont touchés par un nouveau scandale : les fenêtres thermiques. Ce logiciel de contrôle de gaz d'échappement est dans le viseur de la Cour européenne de justice. Voici ce qu’il faut savoir sur cette affaire.
Qu’est-ce qu’une fenêtre thermique dans l’automobile ?
Une fenêtre thermique est un dispositif pour limiter l’usage des systèmes de dépollution, obligatoires en Europe. Ce logiciel permet de contrôler la purification des gaz d’échappement des voitures à motorisation diesel selon la température extérieure.
Comment ça fonctionne ? Lorsque les températures sont inférieures à 15 degrés ou supérieures à 33 degrés, le système de filtration des rejets d’oxydes d’azote (NOx) se désactive ou baisse. Par exemple, le logiciel réduit ou coupe la vanne EGR ou le catalyseur SCR. De cette manière, les rejets d’oxydes d’azote paraissent plus faibles qu’ils ne le sont dans la réalité du trafic routier.
Mais comment réussissent-ils à passer les tests d’homologation ? C’est simple : en condition de test, les températures se situent pile dans la fenêtre thermique.
Bien que plusieurs constructeurs assurent que ce dispositif est homologué en Allemagne et en Europe, ce n’est pas l’avis de la Cour européenne de justice ou d’organisations environnementales. Ce logiciel est considéré comme illicite.
Un nouveau scandale qui touche les voitures diesel, mais pas que…
Après le Dieselgate qui a bouleversé l’industrie automobile il y a quelques années, les véhicules diesel sont encore touchés par un scandale. Notamment, les véhicules diesel de normes Euro 5 et 6.
Les voitures diesel en circulation sont soumises à des températures très froides ou très chaudes. Ils sortent ainsi du cadre de la fenêtre idéale. En conséquence, leurs émissions d’oxydes d’azote sont souvent supérieures aux émissions autorisées et à ce que le test pouvait révéler.
Ainsi, le système n’est pas réellement efficace, ce qui revient à avoir un véhicule équipé d’une technologie de réduction de pollution inopérante.
Un préjudice moral et économique pour les clients qui ont été trompés sur le système antipollution vendu avec leur voiture.
Et ce n’est pas tout. Les véhicules diesel pourraient ne pas être les seuls à être concernés. Les voitures essence aussi pourraient être sanctionnées puisque leur moteur dispose de ce type de dispositif d’arrêt à température contrôlée. Ainsi, tous les véhicules thermiques vendus au cours des dix dernières années pourraient être concernés.
Une mise à l’arrêt de millions de véhicules diesel ?
Pour l’heure, le dossier instruit par la Cour européenne de justice ne concerne que Mercedes. Toutefois, la jurisprudence pourrait provoquer la mise à l’arrêt de 10 millions de voitures diesel à travers l’Europe. Et pour cause, Mercedes n’est pas le seul constructeur à utiliser des fenêtres thermiques lors de l’homologation de ses véhicules. On retrouve notamment sur le banc des accusés des modèles Volkswagen, Audi, Renault ou Fiat.
Cette mise à l’arrêt reste cependant théorique, car dans la pratique cela semble compliqué à réaliser. En effet, l’annulation de l’homologation de ces véhicules provoquerait plusieurs conséquences dans l’industrie automobile :
- La restitution des véhicules diesel, voire l’annulation des ventes,
- Des dédommagements à verser aux automobilistes au prorata de l’âge et des kilométrages parcourus depuis la mise en circulation du véhicule.
La balle est désormais dans le camp des juridictions des pays membres de l’UE.
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