Interdiction des voitures thermiques en 2035 : un objectif qui s'essouffle ?

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Fin voitures thermiques en 2035 : qu’en est-il ?

L’interdiction des voitures thermiques en Union européenne en 2035 continue de susciter des débats. Certains constructeurs laissent entendre qu’il faudrait reprogrammer cette mesure ou même la supprimer. Le doute s'installe : était-ce une fausse bonne idée que d’interdire la vente des voitures à énergie fossile ? Nous faisons le point.

Fin de la vente des voitures thermiques en 2035 : qui est concerné ?


Pour rappel, à la fin de l’année 2023, le Conseil de l’Union européenne annonçait un accord sur l’interdiction de vente de voitures neuves thermiques à partir de 2035 dans ses pays membres.
Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette mesure impose que les voitures produites après cette date n’émettent plus de CO2, et non pas qu’elles soient toutes électriques. Les automobiles à hydrogène, biocarburant ou à carburant de synthèse pourront continuer d’être vendues. Sont dans le viseur les voitures à essence, diesel et hybrides.
Par ailleurs, les petits constructeurs produisant moins de 1 000 voitures par an ne sont pas concernés par cette obligation et pourront continuer d’utiliser des énergies fossiles.
Bon à savoir : au sein de l’UE, des pays comme la Suède, l’Irlande ou les Pays-Bas ont annoncé une échéance à 2030. Hors UE, la Norvège devrait devenir pionnière avec une fin des voitures thermiques dès 2025. Le Royaume-Uni a repoussé de cinq ans la date initialement fixée à 2030, s’alignant ainsi avec le reste de l’UE.

Une décision perçue comme autoritaire


Bien que l’objectif de cette mesure soit d’atteindre la neutralité carbone dès 2050 sur le Vieux Continent, elle soulève de nombreux défis.
Elle est d’ailleurs souvent perçue comme autoritaire, car elle a été imposée par le Parlement européen sans réelle concertation avec les acteurs concernés. Les consommateurs, les professionnels de l’automobile ou même les collectivités locales n’ont pas eu d’autres choix que d’accueillir cette décision.

Depuis son annonce, elle crée le débat et dresse certaines parties contre elle. Cet accord est jugé radical et éloigné des réalités du terrain. Une partie de la population est hostile au passage à l’électrification du parc automobile et une autre n’accepte pas qu’un changement aussi important soit imposé de cette façon.
Des constructeurs, notamment ceux des pays les moins avancés au niveau de la technologie, s’y opposent depuis le début. Mais l’accord est ainsi acté : après 2035, les constructeurs n’auront plus le droit de vendre des véhicules roulant aux énergies fossiles.

Un défi réalisable ?


Le marché automobile mondial se questionne sur l’évolution de l’électrification. Que ce soit en Europe, en Chine ou aux États-Unis, une observation commune se dessine : les automobilistes ne passent pas aussi vite à l'électrique que ce qui était prévu.
Au sein de l’UE, les constructeurs automobiles remettent en question la faisabilité d’une interdiction de la commercialisation des voitures thermiques en 2035. Face à la faible demande des consommateurs, des marques comme Volkswagen et Fiat ont dû diminuer leur rythme de production de voitures électriques.
Mais ce ne sont pas les seules à revenir sur l’idée de la fin des carburants fossiles. Mercedes a baissé ses objectifs d’électrification à moyen terme, tout comme Audi. Dans la même lignée, Porsche, qui visait une électrification de 80 % de sa gamme d’ici 2030, a annoncé reculer cette date. Chez Renault, le patron a déclaré à l’occasion du salon de Genève qu’il espérait un report de la fin des moteurs thermiques en Europe.

Un cap maintenu pour 2035


Après des semaines d’incertitudes et de débats en pleine campagne des élections européennes, des clarifications ont été apportées. Ursula von der Leyen, réélue à la tête de la Commission européenne, a assuré maintenir cette ambition. Elle ne touchera pas à l’objectif de 100 % de voitures neuves zéro émission en 2035.
Par contre, pour calmer les controverses, elle autorise les carburants de synthèse. Ces derniers, fabriqués de façon artificielle, ne proviennent pas du pétrole. Ils sont composés de plusieurs éléments, dont du carbone et de l’hydrogène. Leur utilisation après 2035, laisse une voie ouverte aux voitures thermiques bien qu’il faille un hydrogène vert.
Malgré un ralentissement des ventes du marché de l’électrique, la présidente de la Commission européenne demande aux constructeurs automobiles de tenir le cap. Pour ce faire, un programme « Clean Industrial Deal » va être lancé pour stimuler l’industrie manufacturière européenne. Et ainsi poursuivre le chemin d’une politique climatique ambitieuse sur le Vieux Continent : réduire les émissions de CO2 de 90 % d’ici 2040.
L’histoire des moteurs thermiques est loin d’être terminée : une clause de revoyure est prévue en 2026. Celle-ci permettra à la Commission européenne de réévaluer la situation. Ce qui pourrait repousser l’échéance si tout ne se déroule pas comme prévu.
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