La Commission européenne a décidé de durcir le ton à propos des véhicules électriques fabriqués en Chine. Elle prévoit l’instauration de droits de douane supplémentaires pour ces voitures qu’elle juge subventionnées illégalement par Pékin. Ces nouvelles taxes marquent un tournant dans l’industrie automobile, notamment pour les constructeurs chinois et ceux qui délocalisent leur production au sein de l’Empire du milieu.
L’Union européenne revoit les taxes douanières pour les voitures électriques produites en Chine
Le 12 juin dernier, la Commission européenne avait annoncé durcir les droits de douane pour les voitures électriques fabriquées en Chine. L’objectif ? Lutter contre une concurrence jugée déloyale sur le marché des véhicules électriques.
Une mesure qui a été confirmée le 20 août dernier et qui sera applicable à partir de fin octobre pour cinq ans. Bruxelles a ainsi dévoilé des droits de douane allant de 17 % à 38 % qui viendront s’ajouter aux 10 % de taxe déjà en place.
Pour motiver cette décision, l’UE s’appuie sur une enquête de 2023 qui révèle que les constructeurs présents en Chine ont pu bénéficier de subventions du gouvernement. Une opération jugée injuste et qui pénalise les constructeurs domestiques.
Pour savoir le taux de surtaxe à appliquer, la Commission a envoyé un questionnaire aux constructeurs automobiles concernés. Celui-ci a pour but d’établir un échange transparent entre les fabricants, le gouvernement chinois et la Commission.
Le niveau de la nouvelle taxe sera ajusté selon la transparence et la coopération de ces mêmes constructeurs. En sachant que BYD obtient la sanction la plus faible et MG la taxe la plus lourde. Pour les autres fabricants, un droit moyen de 21 % prévaut.
Quels modèles sont concernés par ces mesures ?
Parmi les modèles concernés par cette augmentation de taxe, on peut citer l’ensemble des modèles de BYD, Geely et MG, dont la MG4, qui connaît un franc succès sur le territoire français. On retrouve également les modèles U5 et U6 d’Aiways ou le G9, le grand SUV de la marque XPeng.
Mais les constructeurs chinois ne sont pas les seuls grands perdants de cette décision. Les constructeurs occidentaux qui produisent certains de leurs véhicules en Chine vont aussi être impactés. C’est le cas pour Dacia avec sa citadine Spring, numéro 2 des ventes de voitures électriques en France. BMW qui produit son iX3 en Chine n’échappe pas aux surtaxes, tout comme Lotus qui produit sa berline Emeya et son SUV Eletre en Chine.
Le constructeur Volvo devra aussi s’acquitter de cette mesure pour son SUV EX30, même si sa production prévoit d’être réacheminée en Belgique prochainement.
L’américain Tesla se voit également pénalisé, lui qui continue d’importer certains de ces modèles en Chine, comme la Model 3. Ces taxes supplémentaires vont aussi être appliquées pour les Mini Cooper E, Cooper SE, Aceman SE et Aceman E ; ainsi qu’à la Honda e:Ny1 et la Cupra Tavascan.
Comment sera répercutée la hausse des taxes sur les véhicules ?
Reste désormais à savoir comment les taxes vont impacter le prix de vente des modèles concernés. Car il faut souligner que ces droits de douane s'appliquent uniquement sur le tarif de l’import. Ce qui casse les marges de distribution et pénalise le modèle économique en Europe. En effet, les constructeurs chinois pouvaient jusqu’alors rester compétitifs avec des marges variant entre 25 % et 35 % du prix de la voiture.
Deux choix s’offrent alors à eux pour rester dans la course : continuer de vendre à prix coûtant pour inonder le marché de leurs véhicules électriques ou augmenter leurs tarifs TTC et risquer de perdre des parts de marché.
Ces taxes s’inscrivent dans un marché en pleine mutation, où l’Europe doit accélérer le pas de sa transition électrique et faire face à la féroce concurrence chinoise. Ces derniers ont réussi à prendre une avance importante, que ce soit dans la production de voitures électriques ou de batteries.
Une riposte de la Chine ?
Face à ces mesures, Pékin n’a pas tardé à contester ces taxes en saisissant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le ministère du commerce chinois qualifie ces pratiques européennes d’injustes et de protectionnistes, motivées par des facteurs politiques. Pour y faire face, la Chine réfléchit à d’éventuelles représailles.
Cette décision de Bruxelles pourrait nuire aux relations commerciales entre la Chine et l’UE. Car, même si les constructeurs chinois possèdent un marché domestique suffisamment grand à alimenter, ce n’est pas le cas des fabricants allemands ou européens.
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